Aouini: Dissimuler l'existence de documents sur l'assassinat de Brahmi était prémédité
Me Abdennaceur Aouini, avocat de la défense dans l'affaire de l'assassinat de Mohamed Brahmi et dirigeant au Front populaire était l’invité de Boubaker dans Midi Show du 18 février 2016.
Me Aouini, a indiqué qu’une plainte a été déposée contre Ali Larayedh chef du gouvernement à l’époque de l’assassinat de Mohamed Brahmi et contre Lotfi Ben Jeddou ancien ministre de l’Intérieur. Les deux anciens responsables n’ont pas dévoilé les informations venant de la part du CIA. Le juge d’instruction a demandé tous les documents détenus par le MI concernant cet assassinat ce qui n’a pas été fait, a assuré Me Aouini.
«Un second document mettait en garde contre un plan d’assassinat de Habib Kazdaghli et qui donne aussi des informations sur les assassins de Brahmi. Dans ce document envoyé le 26 juillet 2013, le CIA s’est dit prêt à coopérer pour faire la lumière sur les assassins».
Me Aouini a assuré que le fait de dissimuler l’existence de documents était prémédité. «Après l’envoi du premier document par la CIA le 12 juillet 2013, les services spéciaux du MI se sont rendus le 17 juillet à une maison qui abritait Abou Baker El Hakim. Les agents ont voulu pénétrer dans la maison de la tante de cet assassin par la porte et ils lui ont laissé la possibilité de prendre la fuite par l’arrière maison».
L’avocat de défense dans l’affaire de Mohamed Brahmi, a insisté sur la responsabilité pénale des responsables et des cadres du ministère de l’Intérieur dans cet assassinat.
«Un faux témoignage dans l’affaire d’Abdelkrim Laabidi venant de la part de son ami, a été contredit par un patron d’un café de la région où habitait Mohamed Brahmi. Ce dernier a découvert qu’Aboubaker Al Hakim utilisait une voiture d’Abdelkrim Laabidi. Sa voiture est tombée en panne devant le café de cet homme quelques jours avant l’assassinat. Après l’assassinat, l’homme a témoigné d’une façon spontanée suite à la publication des photos d’Al Hakim par le ministère de l’Intérieur».
Me Aouini a noté qu’Abdelkrim Laabidi a été promu par Ali Larayedh à deux reprises sans explication. Il a été nommé à la tête de la sécurité de l’aéroport. «Grâce à son pouvoir il était devenu un chef de la sécurité parallèle».
«Le dossier de l’assassinat de Mohamed Brahmi a été divisé en trois dossiers. Pour le moment, nous essayons de faire le lien entre ces trois dossiers pour faire une recomposition des faits. Ce que nous demandons pour le moment c’est de lever la main sur l’instruction pour permettre son avancement. Nous avons atteint un stade où le juge d’instruction attend que l’équipe de défense présente de nouveaux éléments avant d’ordonner de nouvelles mesures ou procédures dans son enquête», a conclu Me Aouini.